« Finalement, la sadhana est une invitation, non pas à devenir des personnes plus “spirituelles”, plus « connectées »mais à ancrer la spiritualité dans la matière, à se relier à cet Être divin que nous sommes pour nous accepter davantage en tant qu’être humain incarné, … »
Cet enseignement est disponible également en version audio:
1/ Qu’est ce que la sadhana?
La Sadhana est un terme sanskrit qui fait référence à une pratique spirituelle. L’aspirant en quête de sens sur lui-même et sur le monde qui nous entoure, aussi bien matériel que subtil, est amené assez naturellement à mettre en place une pratique spirituelle comprenant un ensemble de pratiques, de techniques et de rituels qui vont l’inviter et l’aider à cheminer intérieurement.
C’est une pratique quotidienne qui demande une certaine ascèse, l’aspirant dédiant certains moments de sa journée, les plus propices, pour pratiquer.
Cette pratique peut être différente pour chacun en fonction de nos croyances, de nos aspirations spirituelles, de nos besoins et de ce dont nous avons besoin d’expérimenter. Il n’existe donc pas “une Sadhana” mais “des Sadhanas”, chacune comprenant un ensemble d’éléments guidant l’aspirant dans l’élévation de son Être tout entier.
La Sadhana dite Yoguique est une routine spirituelle qui se compose essentiellement des éléments suivants:
- Pranayama: exercices respiratoires qui ont des effets à la fois sur le corps et sur le mental.
- Méditation (Dhyana): techniques de concentration qui agissent sur le mental,
- Chants de mantra (Pratique du japa): répétition de mantra qui contient une énergie spirituelle et sacrée. La répétition permet de se connecter à cette énergie et de la laisser descendre en nous pour se diffuser et la laisser vibrer dans notre corps, les différents centres énergétiques, et dans nos corps plus subtils
- Asana (postures): qui ont des bienfaits sur le corps dans sa globalité
Une sadhana yogique équilibrée contient l’ensemble de ces éléments. Chaque aspirant est libre de pratiquer un de ces éléments dans des proportions plus importantes que les autres en fonction d’une part de ses besoins et d’autre part de ce qui fait vibrer son cœur.
La pratique régulière de sa sadhana permet à l’aspirant de renforcer la connexion avec soi-même et avec le divin pour aller vers davantage d’harmonie intérieure, d’alignement avec qui nous sommes, et de paix envers toutes les parties de nous et le monde qui nous entoure.
2/ Comment définir et pratiquer sa propre sadhana?
- Définir sa sadhana:
La pratique est propre à chacun et elle est susceptible d’évoluer, d’être réorganisée en fonction de notre évolution et de nos besoins. Ainsi, il est tout à fait possible que la pratique régulière d’un type de sadhana qui pouvait nous convenir à un moment ne nous convienne plus. Nous pouvons aussi ressentir le besoin d’intensifier une technique plus que les autres pour rééquilibrer les différentes couches de notre Être. La pratique de la sadhana nécessite donc d’être à l’écoute de ses besoins, de son corps et de ses émotions afin de rééquilibrer progressivement certains éléments de notre sadhana et de ne pas tomber dans une forme d’automatisation.
- Comment pratiquer?
La joie de pratiquer, de se retrouver avec soi-même nécessite que certains éléments soient réunis afin de profiter pleinement des bienfaits de notre pratique de manière durable et pour progresser dans notre cheminement intérieur.
Parmi ces éléments, il est fondamental de trouver un espace dédié à sa pratique. C’est un espace propre, rangé, dans lequel nous nous sentons profondément bien et que nous pouvons aménager et arranger à notre goût afin de s’y sentir à notre aise. Il est également tout à fait possible de créer et délimiter un coin dans une pièce où nous dédions notre pratique. Afin de pratiquer dans une énergie spirituelle et une vibration élevée, il est conseillé de se créer un petit autel, devant lequel nous pratiquons, avec des objets qui nous tiennent particulièrement à coeur, qui nous inspirent et auxquels nous dédions les fruits de notre pratique (image d’un sage, bougies, pierres, encens, …). Plus nous pratiquons dans ce même lieu, et plus nous élevons la vibration de cet espace de sorte qu’après un certain temps, il suffit de s’asseoir pour se sentir directement connecté aux énergies spirituelles et célestes qui vont nous accompagner tout au long de notre pratique et de retour dans notre quotidien.
Le moment de notre pratique est propre à chacun en fonction de ses possibilités. Lorsque nous débutons, il est toutefois essentiel de créer une nouvelle habitude à la pratique. C’est pourquoi, il est essentiel de pratiquer à des heures régulières. Il est toutefois recommandé de pratiquer le matin avant le lever du soleil et également le soir au moment du coucher du soleil. En effet, l’activité extérieure étant ralentie à ces heures, les énergies sont naturellement propices à l’introspection et à l’élévation spirituelle. La sadhana n’a pas besoin d’être longue. Il est recommandé dans un premier temps de mettre plutôt le focus sur la régularité. Notre sadhana peut donc être courte (15-20mn) mais être quotidienne pour augmenter par la suite progressivement la durée de la pratique et la proportion des techniques en écoutant ses besoins, ses limites selon l’inclination de chacun.
Aussi, même si notre sadhana est un merveilleux moyen pour transformer nos états d’Être, se sentir plus aligné, plus ancré ou encore plus serein, elle demande tout de même comme nous l’avons vu que certaines conditions préalables soient prises en compte. Il est fort possible que le moment dédié à notre pratique soit le matin au réveil, le soir en rentrant de notre journée de travail ou après toute autre activité nous ayant demandé de la concentration, généré du stress, de la fatigue physique, mentale ou émotionnelle. Lorsque nous pratiquons en gardant ces énergies extérieures ou ces états d’Être sur nous, nous pouvons constater de la difficulté pour nous sentir connectés à des vibrations plus élevées, pour pratiquer certaines techniques, avoir un mental agité etc… C’est pourquoi il est important de penser à se décharger avant de débuter notre sadhana. Il existe pour cela plusieurs moyens, notamment: prendre une douche qui est très recommandé notamment le matin au réveil afin de se décharger des énergies accumulées dans notre structure énergétique pendant la nuit, ou encore en soirée afin de nettoyer et purifier les énergies de notre journée de travail; mettre les pieds nus et les mains en connexion avec la Terre avec l’intention de renvoyer à la Terre mère les énergies dont nous souhaitons nous libérer et nous décharger afin qu’elles puissent être transmutées.
Grâce à ces différentes conditions, nous nous sentirons pleinement opérationnels pour pratiquer.
- Comment se compose notre sadhana?
Une sadhana yoguique équilibrée se compose des éléments suivants dans des proportions différentes en fonction de nos possibilités et de nos aspirations.
- Asana (postures de yoga) qui permettent de renforcer et d’assouplir le corps physique pour avoir un corps sain, souple et vigoureux. Chaque posture a des bienfaits au niveau physiologique (améliorer la circulation sanguine, agir sur la régulation de l’activité des glandes endocrines, etc.); et vise à répartir et diffuser l’énergie harmonieusement dans les différentes parties du corps. Les asanas ne sont pas simplement des exercices physiques. Lorsqu’ils sont pratiqués avec conscience, dans un état de Présence et méditatif, ils nous invitent à renforcer notre connexion avec son propre corps qui est le véhicule de notre âme afin qu’elle s’y sente parfaitement bien installée.
- Pranayama (exercices de respiration) visant à oxygéner les cellules, ralentir l’activité cérébrale et se recharger en énergie vitale (prana)..
- Chant de mantra permettent de faire vibrer les centres énergétiques, le plexus solaire et la gorge pour aider à la libération et l’évacuation des blocages émotionnels, d’ouvrir le chakra du coeur et de renforcer sa connexion avec des énergies universelles et sacrées afin de laisser ces vibrations descendre sur toute notre structure énergétique.
- La méditation permet d’améliorer notre capacité de concentration à l’aide de différents outils et techniques de concentration. Nous invitons notre conscience à se porter sur un objet en particulier que nous choisissons en amont. La conscience peut ainsi se porter sur notre souffle, sur les bruits environnants, sur nos ressentis intérieurs et la circulation de notre prana, sur notre présence, sur son cœur ou en répétant mentalement le mantra OM en synchronisant le souffle. Ces techniques de concentration, pratiquées régulièrement, vont progressivement permettre d’affiner la perception de notre énergie vitale, de développer ses ressentis et de décrypter les messages derrière, de percevoir et de cultiver sa présence physique et énergétique, de cheminer vers l’être que nous sommes vraiment en élevant notre conscience.
3/ Quels sont les bienfaits d’instaurer une pratique quotidienne?
Il existe une multitude de bienfaits d’instaurer une pratique spirituelle régulière et quotidienne dans notre vie. En voici quelques-uns, cette liste n’étant pas exhaustive.
- Se sentir mieux dans son corps:
Grâce à des pratiques qui agissent sur l’intégralité du corps, en jonglant entre des exercices plus ou moins intenses pour raffermir certaines parties de notre corps et des relaxations pour intégrer leurs effets, nous aidons notre âme à s’installer confortablement dans notre véhicule physique, à s’y sentir bien et nous nous offrons la possibilité de développer nos perceptions à un niveau plus subtil.
- Augmenter son potentiel d’énergie vitale (prana):
La pratique des exercices respiratoires, combinés à la méditation notamment, nous permet d’augmenter notre potentiel énergétique, d’avoir un prana de meilleure qualité, plus sain, et de renforcer son système immunitaire. Cela ne signifie toutefois pas se sentir plus en forme pour pouvoir faire davantage de choses dans notre journée, ou encore se coucher plus tard et avoir besoin de moins de sommeil.
- Purifier le mental et élever sa conscience:
La sadhana permet concrètement de prendre de la distance par rapport à notre mode de fonctionnement habituel. Les pratiques vont générer une chaleur, une énergie “tapas”, un feu intérieur qui va contribuer à amener de la clarté sur qui nous sommes, sur nos schémas mentaux, psycho-émotionnels, nos mécanismes de défense et de protection, afin de ne plus subir leur influence inconsciemment. Lorsque nous mettons de la conscience sur ces derniers, nous prenons de la hauteur, propice pour adopter une position de témoin vis-à-vis de notre mode de fonctionnement intérieur. Nous pouvons ainsi faire leur connaissance, les apprivoiser pour comprendre les besoins qui sont derrière, puis collaborer avec eux afin de réintégrer ces parties de nous blessées.
- Aborder et gérer les situations et expériences quotidiennes avec plus de calme:
Nous renforçons notre alignement et notre ancrage de sorte que face à des situations, qui pouvaient dans le passé nous déstabiliser et nous déséquilibrer, nous parvenons à gérer et appréhender les circonstances de vie ainsi que les évènements qui nous sont présentés avec plus de détachement et de recul.
- Accompagner sur le chemin de guérison:
Grâce à des outils mis à notre disposition.
- Permettre de trouver une source interne de paix, d’amour et de lumière.
- Donner des outils supplémentaires pour avancer sur son chemin de retour à Soi:
Qui est un chemin de connaissance de soi et de reconnexion avec une partie de nous plus élevée à laquelle nous n’avons pas encore accès consciemment (notre âme).
4/ Au quotidien, quelles sont les difficultés à la pratique spirituelle?
Il existe bien évidemment une multitude de difficultés et/ou obstacles lorsque nous souhaitons introduire de nouvelles habitudes de vie et notamment la sadhana, et cela est tout à fait normal. Nous pouvons rencontrer ces difficultés dans notre environnement extérieur mais également faire face à des résistances intérieures.
- Lorsque nous mettons en place notre sadhana, c’est une des phases les plus difficiles.
Cela demande de l’engagement et de la volonté d’installer une nouvelle habitude de vie et éventuellement de remplacer d’anciennes habitudes qui ne nous conviennent plus par notre pratique spirituelle. L’image que nous pourrions donner pour décrire cette phase est celle du décollage d’une fusée. Une grande quantité d’énergie est nécessaire pour la mettre en orbite afin de l’extraire de l’influence de la gravité terrestre à laquelle elle est d’ordinaire soumise. Cette phase nous invite à sortir éventuellement d’une énergie “tamas”, d’inertie et de s’aménager des moments et des espaces pour pratiquer.
- Toutefois, le rythme de vie que nous impose parfois la société actuelle nous confronte aux contraintes matérielles et psychologiques inhérentes à notre quotidien.
Nous pouvons alors ressentir des difficultés à s’aménager du temps pour soi, être face à un mental agité, soucieux et réfractaire à la discipline.
C’est pourquoi, il est essentiel de ne pas appréhender notre pratique spirituelle séparément de notre quotidien mais bien comme une activité à part entière de notre vie, tout comme se laver les dents, prendre une douche ou un repas.
Dans un premier temps, il y a une phase dite “d’expérimentation” dans laquelle nous allons faire nos propres expériences afin de trouver le rythme et le moment qui nous conviennent le mieux. Par exemple, nous pouvons commencer par consacrer 15 à 20 minutes le matin et/ou 15 à 20 minutes le soir avant le coucher. Puis, dans un deuxième temps, une fois que notre pratique et nos habitudes sont bien installées et ancrées dans notre quotidien, la pratique peut progressivement devenir plus longue, en fonction de nos besoins du moment, nous pouvons approfondir une technique plus que les autres. L’essentiel est d’être tout simplement à l’écoute de son être profond et de pratiquer les techniques qui nous procurent de la joie, nous aident à nous sentir plus aligné, plus ancré, plus présent et plus connecté avec les différents aspects de notre être. Ce temps que nous consacrons à notre pratique et avec nous-même est un moment sacré où nous ressentons du plaisir, de la joie et un calme doux en nous. Dès lors que nous ne ressentons plus ces sensations et sentiments, notre sadhana doit peut-être être réajustée à nos besoins profonds.
- Pourtant, cela n’est pas toujours une chose facile d’écouter non seulement ses besoins mais aussi de les comprendre pour y répondre au mieux.
C’est pourquoi, nombre d’entre nous peuvent ressentir, consciemment ou inconsciemment, une résistance à écouter leurs besoins et à ajuster, aligner ou modifier leurs habitudes quotidiennes. Finalement, pour répondre à ces résistances et obstacles présents en nous, notre mental commence à nous trouver tout un tas de raisons afin de nous éviter d’être en contact avec ces différents personnages présents en nous, d’installer de nouvelles habitudes de vie qui pourraient nous aider à percevoir notre réalité avec plus de hauteur, à partir d’une conscience plus éveillée pour sortir d’une position de victime par rapport à notre quotidien. En effet, le mental et l’égo ont besoin de s’accrocher à la première vague pour raconter une histoire, se plaindre, comme avec l’effet des ragots. Ils se nourrissent de cela pour se sentir exister et garder un semblant de contrôle. Ainsi, tout ce qui nous permettra de nous éveiller à leur mode de fonctionnement et de les démasquer finalement, est perçu comme une menace. C’est pourquoi, nous allons surement nous répéter que nous n’avons pas le temps de faire notre pratique, que nous n’avons pas l’espace approprié, ou bien que notre quotidien ne nous permet pas de prendre du temps pour nous. Dans ces instants, il est important de ne pas s’identifier à ces parties qui s’expriment, ni de les juger. Au contraire, il est intéressant d’aller voir de plus près ces aspects de nous qui résistent afin de mettre de la lumière et comprendre ce qui à l’intérieur de nous refuse et bloque pour évoluer en ce sens.
Par exemple, une personne qui est beaucoup dans le service aux autres et qui se sent investit d’une mission de veiller sur le bien-être des autres, découvrira qu’une partie d’elle se sent profondément égoïste de prendre ce temps pour elle car elle aura l’impression qu’elle pense alors moins aux autres, ou qu’elle est moins disponible ce qui lui fera ressentir un sentiment de culpabilité voire même de honte.
Un autre exemple est celui d’une personne qui a peur d’être en contact avec certains espaces en elle et préfère mettre son attention dans son travail ou d’autres activités plutôt que sur une pratique spirituelle qui l’invite précisément à tourner le regard vers son intérieur et à ressentir ces espaces.
- Dans d’autres situations, nous pouvons partager notre vie avec des personnes, des membres de notre famille qui peuvent ne pas être sur ce même chemin et ne pas comprendre en quoi cette nouvelle routine quotidienne est importante pour nous.
Lorsque nous débutons notre sadhana, il est conseillé d’inclure nos proches en leur expliquant notre démarche de débuter une nouvelle routine quotidienne, en quoi cela consiste et surtout les sensibiliser aux bienfaits pour nous (plus calme, plus stable, plus de paix, plus de concentration pour mieux gérer les situations de stress, de dépression, d’angoisse …). L’objectif n’est pas d’essayer de les convaincre sur les bienfaits en général mais de s’exprimer à partir d’un espace intérieur qui est convaincu des effets positifs et à long terme que cela aura sur nous et par conséquent, sur le reste de notre vie et nos relations.
C’est une manière de ne pas tenir notre entourage à l’écart d’une pratique qui est importante pour nous, afin qu’ils se sentent aussi inclus dans les bienfaits pas seulement pour vous mais aussi pour eux. Parfois, les bienfaits visibles sur le plan personnel et dans les autres domaines de notre vie seront suffisants pour sensibiliser nos proches à s’investir également dans une sadhana qui leur correspondra. Toutefois, chaque âme a son chemin et ses propres expériences à vivre et la sadhana peut très bien ne pas faire partie de ce plan de vie dans cette incarnation. Nous pouvons alors nous sentir déconnecté de nos proches lorsque eux-même ne sont pas sur ce chemin et de la société en général, ce qui est tout à fait normal car notre sadhana nous accompagne dans un travail de purification du corps physique et des différentes couches énergétiques (koshas) qui naturellement permet d’élever notre conscience. Progressivement, nous pourrons observer une évolution au niveau de l’entourage, des personnes qui partent, des changements dans la façon dont nous abordons une relation, etc…
Dès lors qu’il y a du mouvement dans notre entourage, cela est toujours très bénéfique pour soi, tout simplement parce que notre taux vibratoire s’élève grâce à la purification des différentes couches de notre Être et que nous allons naturellement attirer à nous ce que nous sommes et ce que nous vibrons.
Ces difficultés sont celles que j’ai pu expérimenter pour certaines et également observer chez les personnes que j’ai accompagnées. Il en existe d’autres, mais ces dernières sont celles qui parleront certainement au plus grand nombre. Il est cependant, essentiel de les appréhender non pas comme des obstacles mais comme des défis qui font partie de la sadhana, de ce chemin de guérison et de reconnexion à son Être authentique. Ce sont des phases inhérentes au chemin spirituel afin de nous aider à contacter des espaces en nous qui demandent à être reconnus pour continuer sa « légende personnelle” et grandir.
5/ Est-il recommandé de pratiquer seul ou plutôt dans un groupe ?
La pratique en groupe a des bienfaits car nous sommes motivés et portés par l’énergie du groupe. Cependant, l’essentiel de la progression se fait seul. Notre sadhana est véritablement un moment où nous nous autorisons à être en contact avec nous-même, notre intérieur profond. A travers notre pratique quotidienne, nous pouvons nous ressentir, laisser émerger des espaces blessés, qui ont souffert, que nous cachons pour cheminer vers ce retour à soi, vers notre Être profond et authentique au-delà des masques et des rôles que nous empruntons.
Bien évidemment, cela n’empêche pas de participer régulièrement à des cours, des retraites ou des stages afin de partager notre pratique, d’échanger sur nos expériences, de trouver du soutien, mais comme cela a déjà été précisé, la sadhana est une routine quotidienne qui demande un temps d’ introspection et donc d’être seul avec soi-même afin de vivre son propre voyage intérieur à la découverte de notre véritable nature avec toutes les facettes qu’elle contient.
6/ La Sadhana et ses effets de purification à des niveaux plus subtils
Une sadhana quotidienne et régulière en alignement avec nos besoins et notre structure interne et énergétique peut véritablement apporter des transformations profondes sur nous-même et sur notre vie. Nous découvrons une nouvelle hygiène de vie, nous ancrons de nouvelles manières de vivre, de percevoir notre monde intérieur et d’appréhender notre réalité extérieure, ce qui nous apporte beaucoup de joie, plus de calme et un état de Présence à soi-même. Nous abordons les situations externes qui étaient d’ordinaire susceptibles de nous déstabiliser avec plus de stabilité et de distance, tout en observant le vivant qui s’exprime en nous (émotions, sensations, partie de nous qui est touchée, …).
Lorsque nous débutons sur ce chemin, la Sadhana nous permet d’accéder dans un premier temps aux premières couches émotionnelles et psychiques, permettant la dissolution des énergies qui y sont cristallisées. Au fur et à mesure que nous pratiquons, la sadhana atteint à de ses objectifs principaux qui est celui de la purification progressive de couches de plus en plus subtiles. Autrement dit, elle permet d’accéder à des couches émotionnelles, psychiques et spirituelles plus profondes. C’est la raison pour laquelle nous pouvons nous sentir plus sensibles, plus vulnérables, ressentir certaines émotions et sensations avec plus d’intensité. Au cours de cette phase, il est fort possible et même très répandu que nous remettions en cause nos efforts et en particulier les bienfaits “supposés” de la pratique spirituelle: “Finalement, je ne me sens pas mieux, voire même je vais encore plus mal qu’avant la mise en place de cette pratique.”
En effet, l’impression que tout s’accélère dans notre vie, des sensations et des émotions inconfortables qui remontent à la surface, certaines douleurs physiques passagères, des synchronicités de plus en plus fréquentes en lien avec cette vie qui s’exprime à l’intérieur de nous, font partis des “symptômes”, non exhaustifs, nous indiquant que notre sadhana nous accompagne sur ce chemin ultime de reconnexion avec notre Être profond, qui passe inévitablement par la Re-connaissance et la réintégration des aspects et personnages qui nous composent.
7/ Lorsque notre Vie devient notre plus grande sadhana
En réalité, ce qu’il faut comprendre, c’est que la pratique de la sadhana n’a pas pour objectif de faire de nous de meilleures personnes, en étant peut-être plus sages, plus connectées à l’amour, à la paix intérieure ou au calme mental. La sadhana nous donne les outils nécessaires pour nous permettre d’entrer en contact, d’encaisser et de supporter les charges vibratoires cristallisées au cœur de notre Être, ces espaces qui sont enfouis profondément et tellement bien protégés afin de ne pas ressentir leur intensité émotionnelle. Ces outils nous offrent l’opportunité d’aller à la rencontre de qui nous sommes vraiment. Grâce à eux, nous avons alors l’énergie, la force et la vitalité adaptées pour accueillir, ressentir et transmuter ces aspects de notre Être qui vont être mis en lumière par la Vie, les rencontres, les relations, les événements et les défis qui sont présentés sur notre chemin et qui ne sont que le reflet de notre réalité intérieure. Le chef d’orchestre, qu’est la Vie, devient ainsi notre plus grande Sadhana.
Nous aurons ainsi tort d’imaginer que si nous ne pouvons pas faire notre pratique pour X raisons pendant une journée ou même une période, nous allons nous sentir « mal » physiquement, émotionnellement, moralement et spirituellement, ou que nous n’aurons pas la capacité à accueillir ce que la vie nous présente.
La sadhana nous guide afin de nous fournir les outils pour faire face aux défis du quotidien, mais cela ne signifie pas que sans elle nous n’aurons pas la conscience et le discernement nécessaires pour gérer et apprivoiser notre monde intérieur et les évènements de la vie. C’est de notre responsabilité et notre “travail intérieur”, d’observer le rapport que nous entretenons avec notre pratique spirituelle et son évolution afin que la sadhana ne devienne pas un moyen de fuire la densité, ou encore un moyen de contrôler, maîtriser et tenir sous couvercle des aspects dont nous avons, consciemment ou inconsciemment, peur de laisser s’ouvrir et s’exprimer. Si tel est le cas, la vie s’arrange toujours pour mettre en oeuvre des situations dans lesquelles il deviendra de plus en plus difficile pour nous, en fonction de notre échelle de résistance, à garder le contrôle ou à maintenir une pratique continue et régulière, précisément pour nous permettre de “craquer” et de laisser sortir ce que nous avons préféré garder à la cave.
Finalement, la sadhana est une invitation, non pas à devenir des personnes plus “spirituelles”, plus « connectées »mais à ancrer la spiritualité dans la matière, à se relier à cet Être divin que nous sommes pour nous accepter davantage en tant qu’être humain incarné, à vivre pleinement notre humanité en permettant à tout ce qui fait de nous des êtres humains, d’être présents, de nous traverser sans chercher à résister à cela, à cacher des parts de nous-même par honte ou culpabilité parce que nous avons la croyance que qui nous sommes n’est pas bien, n’est pas suffisant, ou n’est pas assez.
L’objectif de toute pratique, de tout travail intérieur qu’il soit thérapeutique ou non, n’est pas de nous changer, de nous faire évoluer en quelqu’un de « meilleur », mais de tout simplement prendre conscience de nos multiples facettes, de faire leur connaissance, de les accueillir dans notre « maison » pour trouver en nous-même ce fabuleux potentiel derrière nos personnages. A travers notre humanité, nous découvrons notre véritable soi, apprenant à connaître chaque personnage et à les accepter, sans chercher à être ou devenir une “personne” définie par notre société, notre entourage, par la spiritualité ou encore les croyances et projections que nous avons de nous.
© Mélanie LEMONNIER
reproduction intégrale interdite, tout extrait doit citer mon site www.melanielemonnier.fr
Mots clés : sadhana, méditation, pranayama, mantra, conscience, éveil, purification, couches, guérison, prana, énergie, vitale